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Facteur V de Leiden, hétérozygote et pendant la grossesse

La mutation du facteur V de Leiden est la mutation du facteur responsable de la coagulation du sang.

Cette mutation peut augmenter les probabilités de développer des caillots de sang anormaux (thrombophilie), notamment dans les veines.
Les autres mutations génétiques qui augmentent le risque de souffrir de thrombose veineuse profonde sont :

  • MTHFR (méthylènetétrahydrofolate réductase) ;
  • Facteur II (prothrombine) de la coagulation.

Facteur V de Leiden

La majorité des personnes qui présentent une mutation du facteur V de Leiden ne développe pas de caillots. Toutefois, chez certaines personnes, se produisent des thrombus qui peuvent devenir dangereux ou causer des problèmes de santé chroniques.

Pendant la prise d’œstrogènes ou pendant la grossesse, les femmes présentent une plus grande probabilité de développer des caillots que les hommes.

Les enfants ne sont pas à risque de thrombose. Cela est pratiquement impossible avant la puberté. La présence chez l’un des membres de la famille de la mutation du facteur V de Leiden augmente le risque d’hériter de cette maladie. Cette pathologie est plus fréquente chez les personnes blanches d’origine européenne.

Anomalies provoquées par la mutation du facteur V de Leiden

En temps normal, quand une artère ou une veine est endommagée lors d’une blessure, un caillot de sang (thrombus) se forme pour arrêter l’hémorragie. Les caillots se forment suite à des réactions chimiques entre les cellules spécialisées du sang (plaquettes) et les protéines (facteurs de la coagulation). Dans le sang, les substances appelées facteurs anticoagulants contrôlent la formation de thrombus. Le facteur V est une des protéines responsables de la coagulation. Chez les personnes qui présentent la mutation génétique du facteur V de Leiden, la désactivation du facteur V par les facteurs anticoagulants est plus lente. Normalement, dans le processus de coagulation, les protéines anticoagulantes se lient pour détruire le facteur V et empêchent qu’il soit réutilisé ou qu’il forme des caillots lorsque cela n’est pas nécessaire.

Le génotype qui présente une mutation du facteur V de Leiden ne permet pas aux protéines anticoagulantes de détruire le facteur V, qui reste présent dans la circulation sanguine et augmente le risque de thrombus.

Les personnes affectées par cette mutation peuvent l’avoir héritée de deux façons :

  • Elles ont hérité d’une copie du gène muté (hétérozygote), ce qui augmente légèrement le risque de développer des caillots de sang ;
  • Plus rarement, elles ont hérité de deux copies du gène muté (homozygote), une de la part de chacun des parents. Cela accroît considérablement le risque de formation de caillots de sang.

Facteurs de risque de la mutation du facteur V de Leiden

Les facteurs de risque qui peuvent causer des complications (par exemple, la thrombose veineuse profonde) incluent :

  1. Grossesse et FIV (fécondation in vitro) ;
  2. Pilule contraceptive ou traitement hormonal de substitution ;
  3. Prise de médicaments pour le traitement du cancer du sein ou pour la prévention de récidives, appelés modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERM), comme le tamoxifène et le raloxifène (Evista) ;
  4. Personnes de plus de 60 ans ;
  5. Surpoids ou obésité ;
  6. Blessure à la jambe ;
  7. Tabagisme (il est toujours recommandé d’arrêter de fumer) ;
  8. Opération chirurgicale ou autres procédures médicales invasives ;
  9. Voyages d’une durée supérieure à deux heures, notamment en avion ;
  10. Maladies graves ;
  11. Accouchement ;
  12. Intervention chirurgicale.

À l’hôpital, il faut prévenir les médecins de la présence de la mutation du facteur V de Leiden pour programmer un traitement adéquat. Le patient peut être traité à l’aide d’un dosage adéquat de Coumadine (anticoagulants), jusqu’à ce que le risque cesse.

Les personnes qui souffrent d’autres maladies chroniques, comme le diabète, peuvent contacter leur médecin pour contrôler leur état de santé.

Les femmes présentent un risque majeur de développer des caillots de sang pendant la grossesse. Avant toute grossesse, il faut contacter son médecin pour chercher à prévenir tout caillot de sang pendant cette période, lors de l’accouchement et dans les 6 semaines qui suivent.

Pendant cette période, les femmes enceintes peuvent être traitées à l’aide d’anticoagulants ou d’Aspirine protect.

Comment hérite-t-on de la mutation du facteur V de Leiden ?

Mutation du facteur V de Leiden homozygote
Ceux qui héritent de deux gènes mutés du facteur V de Leiden présentent une mutation à l’état homozygote. Un gène de la mutation du facteur V est hérité de la mère et un autre du père. Dans ce cas, aucun gène ne présente de facteur V normal.

Cet état se produit dans moins de 1 cas sur 100.

Mutation du facteur V de Leiden hétérozygote
Ceux qui héritent d’un gène muté du facteur V de l’un de leurs parents présentent une mutation à l’état hétérozygote. On hérite d’un gène muté de l’un de ses parents et d’un gène normal de l’autre. Dans le corps, le facteur V est présent à hauteur de 50 %.

Cela se produit dans environ 5 cas sur 100 chez les personnes d’origine caucasienne.

Peut-on transmettre le gène de la mutation du facteur V de Leiden ?

La transmission de cette maladie est génétique, elle se fait donc des parents aux enfants. Il existe deux copies du gène du facteur V, qui sont transmises par les parents. On hérite d’un gène de chacun de ses parents. Si au moins l’un des gènes hérités est muté, il produit la protéine du facteur V de Leiden. À l’état hétérozygote, la probabilité que l’enfant hérite d’un gène du facteur V de Leiden est de 50 % (celle du gène du facteur V normal est elle-aussi de 50 %). À l’état homozygote de la maladie, l’enfant hérite du gène du facteur V de Leiden.

L’enfant peut avoir la mutation à l’état homozygote ou hétérozygote, selon les gènes hérités de ses parents : gène normal et non muté (facteur V normal) ou anormal (facteur V de Leiden).

Symptômes de la mutation du facteur V de Leiden

Dans la majorité des cas, cette mutation est asymptomatique.
Toutefois, le premier signe de cette pathologie peut être la formation d’un caillot de sang (thrombose), qui peut provoquer un infarctus. Certains caillots ne provoquent aucun dommage et disparaissent spontanément, tandis que d’autres peuvent être dangereux.

Les symptômes varient en fonction de la position du caillot de sang.

Développement d’un caillot dans une veine profonde
Cette pathologie s’appelle thrombose veineuse profonde (TVP). La TVP peut être asymptomatique.
Quand les signes et les symptômes se manifestent, on peut ressentir :

Développement d’un caillot dans une veine superficielle
Cette pathologie s’appelle thrombose veineuse superficielle, phlébite ou thrombophlébite.
Parmi les signes et les symptômes, nous pouvons citer :

  1. Chaleur ;
  2. Douleur ou engourdissement, souvent autour ou sur la veine qui présente le caillot ;
  3. Rougeur.

Caillot qui atteint les poumons
Cette pathologie s’appelle embolie pulmonaire et survient quand un caillot veineux profond se déplace et migre jusqu’aux poumons, passant dans le côté droit du cœur, où il bloque la circulation sanguine. Les symptômes peuvent être les suivants :

Les femmes enceintes qui présentent une mutation du facteur V de Leiden à l’état hétérozygote ont un risque majeur de fausse couche et d’éclampsie.

Diagnostic de la mutation du facteur V de Leiden

Pour diagnostiquer la thrombophilie par mutation du facteur V de Leiden, il faut effectuer un examen en laboratoire. On peut utiliser un test de coagulation ou l’analyse du gène F5 de l’ADN. La présence de cette mutation signifie qu’une guanine (G) est remplacée par une adénine (A) dans le nucléotide 1691 (mutation a1691g) du gène pour le facteur V. Le facteur V de Leiden est l’un des cofacteurs pour l’activation de la thrombine (enzyme qui produit la fibrine). La protéine C, appelée APC, a la fonction d’inhiber le facteur V de Leiden, en le coupant en 3 morceaux. L’un des points de séparation (clivage) se trouve sur l’acide aminé Arginine, en position 506. Les patients qui présentent une mutation du facteur V de Leiden (R506Q) n’ont pas d’arginine dans cette position, mais une glutamine.

Par conséquent, la protéine APC ne peut pas couper le facteur V et ne réussit pas à entraver l’activation de la thrombine.

Parmi les autres mutations fréquentes, nous pouvons citer la h1299r, la substitution de l’adénine (A) par une guanine (G) en position 4 070.

Les données à contrôler lors des analyses de sang sont :

  • Les valeurs de l’homocystéine ;
  • Le temps de prothrombine ;
  • L’acide folique ;
  • La vitamine B12.

Ces valeurs peuvent être supérieures aux niveaux de référence.

Quels sont les traitements en cas de mutation du facteur V de Leiden ?

Traitements et médicaments
En cas de test génétique positif pour la mutation du facteur V mais d’absence de caillots, le médecin ne prescrit pas d’anticoagulants, sauf en cas de risque élevé (comme une hospitalisation suite à une opération chirurgicale).
Dans ce cas, il est possible de recevoir une dose préventive de fluidifiants sanguins pendant l’hospitalisation.

En fonction des résultats des tests, le médecin prescrit les médicaments pour la prévention. Le traitement standard d’un thrombus comprend une combinaison d’héparine et de warfarine. Après le traitement initial, le médecin suspend la prise d’héparine et continue l’administration de warfarine.

Les temps d’administration du médicament varient en fonction de la gravité de la thrombose.

Héparine. Ce médicament anticoagulant agit plus rapidement que la warfarine. Toutefois, il doit être strictement surveillé pour éviter tout risque de saignement excessif.

L’héparine peut être administrée directement dans une veine (par voie intraveineuse) ou sous la peau (par voie sous-cutanée). D’autres formes de ce médicament appelées enoxaparine (Lovenox) et daltéparine (Fragmine) sont connues comme héparine de bas poids moléculaire (elle peut être injectée aisément). La prise d’héparine pendant la grossesse ne comporte pas de risques.

Les risques possibles liés à la prise d’héparine incluent un saignement excessif et une réaction allergique.

Warfarine (Coumadine). Cet anticoagulant est administré sous forme de comprimé. Il est plus facile à prendre que l’héparine.
La warfarine peut causer des malformations au fœtus pendant la grossesse. Elle n’est généralement pas recommandée pendant la grossesse, surtout pendant le premier trimestre.

L’effet secondaire le plus fréquent de la warfarine est le saignement.
Ce médicament interagit avec de nombreux autres médicaments et herbes. Il faut donc consulter son médecin avant de prendre tout autre médicament.

Dabigatran (Pradaxa). Ce médicament oral n’est pas spécifiquement approuvé par la « Food and Drug Administration » (FDA) pour le traitement des caillots. Toutefois, il fluidifie le sang et ne nécessite pas la même surveillance que celle préconisée en cas de prise d’héparine ou de warfarine.

L’effet secondaire le plus grave du dabigatran est le saignement. À la différence de la warfarine, il n’est pas facile d’arrêter le saignement excessif provoqué par le dabigatran. Il n’existe pas d’études fiables sur les effets du dabigatran chez les femmes enceintes : c’est pourquoi ce médicament ne doit être utilisé que si les bénéfices attendus dépassent les risques potentiels.

Le dabigatran interagit avec d’autres médicaments comme les antibiotiques ou les médicaments antimycosiques, notamment chez les personnes qui souffrent de problèmes rénaux.

Rivaroxaban (Xarelto). Il s’agit d’un médicament anticoagulant.

Il est approuvé par la FDA chez certaines personnes pour la prévention des caillots de sang. L’effet secondaire le plus fréquent est le saignement.

Il n’existe pas beaucoup d’études sur les effets du rivaroxaban pendant la grossesse : c’est pourquoi il doit être utilisé avec précaution chez les femmes enceintes.

Il est possible de faire du sport. Toutefois, il vaut mieux éviter les activités les plus dangereuses qui peuvent causer des traumatismes.
Pendant les longs trajets en avion, il ne faut pas rester assis tout au long du voyage : il est important de se lever de temps en temps et de marcher pour éviter la formation de thrombus.

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